Infos Sports of Wednesday, 3 October 2018

Source: L'Essentiel N°203

CAN 2019: les Camerounais sont leur propre ennemi - Ahmad Ahmad

Le président de la CAF a été reçu hier mardi par Paul Biya Le président de la CAF a été reçu hier mardi par Paul Biya

Le président de la République réitère que son pays sera prêt le jour dit. Quant à Ahmad Ahmad, le président de la CAF, il rassure Paul Biya qu’il n’a jamais été question de retirer cet événement sportif au Cameroun.

L’efficacité de la diplomatie camerounaise s’est révélée fructueuse le 02 octobre 2018, au terme de l’audience accordée par le président de la République Paul Biya au président de la Confédération africaine de football (CAF), en visite officielle au Cameroun. Paul Biya a rappelé et réitéré, à propos de l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations 2019, que le Cameroun sera prêt le jour dit. Quant à Ahmad Ahmad, il a rassuré le chef de l’Etat camerounais qu’il n’a jamais été question de retirer cet événement sportif majeur au Cameroun. Bien plus, il n’a jamais existé un plan B.
La précision vaut son pesant d’or : « La CAF n’a jamais réfléchi à un retrait de la CAN au Cameroun.

C’est au Cameroun de nous dire s’il est prêt ou pas. Ça dépend du Cameroun ». Cela rappelle ses propos tenus au tournoi de l’UNIFFAC, qualificatif à la CAN junior 2019 en Tanzanie. Le président de la CAF indiquait que « jusqu’à preuve du contraire, la coupe d’Afrique des nations est au Cameroun ». Jusqu’à présent, a rappelé Ahmad Ahmad, l’ennemi vient du côté du Cameroun et de ses détracteurs, Camerounais de surcroît, qui continuent de faire circuler des « rumeurs insolites et de fausses informations ».

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Cette audience vient rappeler que le chef de l’Etat Paul Biya veille au respect du cahier de charges de la CAF. Et plus que jamais, il a rappelé que le Cameroun sera prêt. Le président de la CAF, Ahmad Ahmad et son vice-président, membre du comité exécutif de la CAF, par ailleurs membre de la Commission d’organisation de la CAN, le Congolais Constant Omari Selemani, vont repartir de Yaoundé rassurés à la suite de l’entregent de l’international camerounais Samuel Eto’o Fils et que le Cameroun va tenir les délais de livraison des infrastructures sportives, voire des chantiers de la CAN 2019.

Car « c’est grâce à lui que cette visite a été organisée pour enlever toutes les supputations », a déclaré le président de la CAF. L’ancien capitaine des Lions indomptables du Cameroun qui arborait fièrement le pin’s du candidat du RDPC à la présidentielle a alors déclaré : « Personnellement, je vais voter le candidat-président Paul Biya pour toutes ces choses qu’il a apportées dans ma vie, dans ma carrière ».

Le Cameroun sera prêt

La polémique sur le retrait de l’organisation de la CAN au Cameroun en 2019 a enflé à la suite de la réunion du Comité exécutif de la Confédération africaine de football, réuni à Sharm El Sheikh, en Egypte, les 27 et 28 septembre 2018. Il indiquait dans son communiqué final que « la décision finale sur l’organisation de la CAN au Cameroun sera rendue fin novembre 2018 après la dernière visite d’inspection du cabinet d’audit Roland Berger et de la CAF ». Mieux, le même communiqué précisait qu’auparavant « une commission mixte CAF et FIFA, l’instance faîtière mondiale du football se rendra au Cameroun en octobre pour étudier les questions de sécurité ».

Et dans une interview accordée au journal Le Monde, Ahmad Ahmad a mesuré ses mots. « La CAF n’effectuera aucune communication quant à la décision qui sera prise avant la présidentielle camerounaise du 07 octobre. Nous ne voulons pas perturber la campagne », a-t-il dit.

« En 2017, la CAF avait attendu la fin de la présidentielle au Kenya pour annoncer sa décision de lui retirer l’organisation du Championnat d’Afrique des nations(CHAN). Ce n’est pas moi qui vais décider seul si le Cameroun peut organiser ou non la compétition », a indiqué le président de la CAF. N’étant pas partisan d’un « système de gouvernance dictatorial, où toutes les décisions étaient prises par une personne », Ahmad Ahmad a rappelé que « les décisions sont prises de façon collégiale ».

A travers Ahmad Ahmad, le Comité exécutif a toujours fait pression sur le Cameroun au point de dire lors d’une visite au Burkina Faso 2017 qu’« en l’état actuel des choses, aucun site au Cameroun n’est en mesure d’accueillir la Coupe d’Afrique des nations de football ». Le président de la République, Paul Biya, rassurant, le 10 août 2017, au cours d’une réception au Palais de l’Unité de 192 médaillés camerounais des compétitions internationales, indiquait que « La CAN 2019, c’est déjà demain » et que l’Afrique sportive avait rendez-vous « ici même au Cameroun. Et le Cameroun sera prêt le jour dit ». Il s’engageait ouvertement pour la réussite de cet évènement sportif d’envergure. Toutes les assurances sont établies : il tient le bon bout. Le Cameroun va organiser la CAN 2019.

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Deux autres sujets étaient au centre des entretiens entre le président Paul Biya et le président de la CAF : le développement du football en Afrique et l’avenir du Centre d’excellence de la CAF, située dans la banlieue de Yaoundé à Mbankomo. Sur le premier point, le président de la CAF a indiqué devant la presse que la vision de l’instance faîtière qu’il dirige est de faire du football non plus seulement un jeu, mais également un instrument au service du développement du continent, une activité qui participe au plein épanouissement de la jeunesse africaine.

Pour ce faire, la CAF a pleinement besoin du soutien des dirigeants du continent. D’où l’importance d’une telle rencontre avec le président Paul Biya. S’agissant du Centre d’excellence de la CAF à Mbankomo, près de Yaoundé, le président Ahmad Ahmad a salué la décision du président camerounais qui a marqué son accord pour le rachat de cette infrastructure par le Cameroun pour la dédier à la jeunesse.